Sportif
Yoann a débuté dans le rugby à 5 ans. Il l’a pratiqué à très haut niveau, en international, «dans les années 2000, à la belle époque du club Bourgoin-Jallieu». De 2015 à 2020, il a entraîné jusqu’au plus haut niveau amateur. Désormais, c’est plutôt le ski, le vélo et la course à pied qui l’occupent. Une passion partagée en famille: « Mes trois filles font du handball. Léane, l’aînée, l’a pratiqué à haut niveau. » Mais, comme son père, elle privilégie ses études. « Je ne voulais rien faire comme lui et finalement... ironise la jeune femme de 18ans. En revanche, je souhaite me diriger vers l’architecture, l’industrie ou le génie mécanique, pas les ponts ! »
Bûcheur
« J’ai toujours été fasciné par les ouvrages d’art, les grandes structures, et j’ai toujours su que je voulais en faire mon métier! » Le moins que l’on puisse dire, c’est que Yoann Rey sait ce qu’il veut et qu’il se donne les moyens d’atteindre ses objectifs, une détermination qu’il dit avoir acquise avec le sport. Après un DUT génie civil, il intègre l’Insa Lyon. Lors de sa dernière année d’études, en 2002, il effectue un stage chez Baudin Chateauneuf et y réalise son projet de fin d’études. Embauché au bureau lyonnais, il poursuit en parallèle une carrière sportive professionnelle. « C’était sollicitant! » Mais, considérant le sport avant tout comme un loisir, il décide de se consacrer entièrement à sa carrière d’ingénieur.
Curieux
Après cinq ans chez Baudin Chateauneuf, il quitte l’entreprise pour rejoindre Freyssinet, du groupe Vinci. « Je suis parti par soif de découverte. Chez Baudin, je travaillais sur des ouvrages neufs, mais la réparation était un domaine qui m’intéressait beaucoup. J’ai donc saisi cette opportunité et j’ai beaucoup appris. » Très attaché à l’esprit familial de l’entreprise loirétaine, qui fait écho à son vécu sportif, il revient en 2012. Il y développe alors l’activité réparation et participe au déploiement de la filiale PCB (précontrainte par câbles à bosses) de Lyon, désormais partie intégrante du groupe.
Pragmatique
« La distance la plus courte entre deux points, c’est la ligne droite! » pointe-t-il un brin amusé. Manager d’une quarantaine de personnes, il met un point d’honneur à être efficace et transparent. Humble, il ne cherche pas à impressionner malgré son 1,94 m et sa carrure de rugbyman. « On dit que le rugby, c’est l’école de la vie, je le confirme à 400 %! C’est un sport de combat qui nous apprend qu’on peut toujours tomber sur plus fort que soi, et ça peut faire mal! » Aujourd’hui, il concentre son énergie sur le projet colossal de construction d’un pont de franchissement de la Loire à Jargeau, dans le Loiret, qui a débuté en septembre dernier. Et après ? « Je ne me soucie pas de ce que je ferai demain! »
Exigeant
« Pour bien manager, il faut bien connaître ses équipes. La difficulté est de jauger ce que chacun est capable de faire, à commencer par soi, et ce qu’on peut exiger. » Et pas question de considérer ses collaborateurs comme des numéros : « Chacun apporte sa pierre à l’édifice». Un esprit d’équipe, comme dans le sport, qu’il dit retrouver dans son entreprise. Il admet volontiers être tout aussi exigeant avec ses filles. « Je ne veux pas qu’elles subissent leur vie, et ça passe par la réussite scolaire. »
Elodie Cerqueira