Alors que le marché chinois des matériels de chantier s’est effondré et n’envoie aucun signe de reprise, l’Allemand Wacker Neuson a signé le 22 juin 2016 un accord avec les autorités locales pour construire une usine près de Shanghai. Ce sera la première usine chinoise du groupe. Début des travaux prévus dès la fin de l’année 2016, inauguration en 2018. Alors pourquoi cet investissement à contretemps ? « Dans le plus grand marché des matériels au Monde, nous soulignons notre engagement auprès de nos clients et nos partenaires chinois » explique Cem Peksaglam, P-DG de Wacker Neuson. Il est vrai que la marque exporte ses produits vers la Chine depuis de nombreuses années. Mais il n’est plus vrai que la Chine soit le premier marché des engins de chantier au Monde. Le titre de numéro un revient à l’Amérique du Nord, avec 24% des ventes, la Chine et l’Europe étant derrière à égalité en nombre de machines (mais pas en chiffre d’affaires, les matériels Européens rapportant beaucoup plus d’argent que les matériels chinois). Wacker Neuson fait donc deux paris. L’un veut que la Chine ne s’effondre pas davantage et reste un marché très important. Le second veut que ce pays qui compte aujourd’hui d’immenses mégalopoles se convertisse aux matériels urbains. C’est pourquoi l’usine chinoise fabriquera des minipelles, un engin peu utilisé en Chine où le matériel standard reste la pelle de 20 t et la chargeuse de 2500 litres. Les engins pour le petit terrassement témoignent d’un haut niveau de développement avec la mécanisation de tâches jusque-là effectuées à la pelle et à la pioche. Wacker Neuson pense que la Chine s’est engagée sur cette voie.
Gilles rambaud