Principal défi des prochaines années pour le secteur de la construction, la décarbonation sera le fil rouge du prochain Intermat qui se tiendra l’année prochaine du 24 au 27 avril. « L’édition 2024 a été conçue pour répondre à l’enjeu majeur de la décarbonation qui impacte le modèle de production de tous les acteurs de la filière de la construction », confirme Isabelle Alfano, directrice du salon Intermat.
Dans ce cadre, il prévoit de mettre en avant et clarifier toutes les solutions de transition existantes, en regardant aussi ce qui se passe en Europe et à l’international, afin de mobiliser les pouvoirs publics. Et, pour cette nouvelle édition, l’évènement est même parvenu à mobiliser les cinq principales organisations professionnelles du secteur - à savoir la FNTP, la FFB, le DLR, le Seimat et Evolis - qui depuis plusieurs mois, se rassemblent autour de groupes de travail pour réfléchir ensemble aux solutions pertinentes à mettre en place. « On a besoin d’Intermat pour travailler tous ensemble, mieux comprendre, s’y reconnaître, sortir du pacte de stabilité européen et d’avoir une vision réaliste de cette transition énergétique », indique de son côté Bruno Cavagné, le président de la FNTP.
Un nouveau format…
En réponse aux grands défis du secteur, Intermat 2024 s’organisera autour de quatre thématiques : Innovations, Energies, Nouvelles équations et Engagements – RSE. L’ancien salon « international de la construction et des infrastructures » est aussi redéfini pour l’occasion comme salon des solutions et technologies durables pour la construction.
« La décarbonation, c’est beaucoup plus que moins polluer, c’est une nouvelle façon de conduire les chantiers, en termes d’aspects visuels, sonores, polluants et c’est une nouvelle manière d’organiser le travail. Les salariés des nouvelles générations veulent plus de bien-être au travail et cela passe avant tout par le matériel utilisé qui a une place centrale pour faire évoluer les pratiques », précise par exemple Christophe Possémé, président de l’UMGO-FFB.
Pour Jean-Claude Fayat, président d’Evolis, le sujet du recyclage est aussi à prendre en considération. « La décarbonation ne se réduit pas à la motorisation, il faut aussi apporter des solutions de recyclage, y compris des matériels », ajoute-t-il.
…tourné vers l’avenir
Si en 2018, la dernière édition apparaissait plus comme une vitrine des solutions existantes au niveau des matériels, Intermat 2024 se veut plus ambitieux et tiendra compte de l’évolution des métiers, des enjeux et des attentes.
« La problématique d’usage est aussi essentielle, il faut créer de la valeur au regard de la permanente évolution des matériels, apporter toute sa valeur d’usage y compris de revente. Il faut réduire le temps sur le chantier, disposer du bon matériel pour le bon usage, en particulier dans les Zones de Faibles Emissions », rappelle Philippe Cohet, président du DLR.
Sans oublier la digitalisation. « Pour continuer à travailler en maîtrisant les coûts, pour boucler l’équation environnementale, technique et financière, le rôle des technologies numériques est crucial. Il nous faut montrer ce qui existe mais surtout apporter des pistes de réflexions, des solutions pour amener plus facilement l’énergie décarbonée sur les chantiers », ajoute Pascal Guillemain, président du Seimat.
Concrètement, tout en conservant et articulant une offre exposants autour de cinq pôles d’expertises (Terrassement, démolition et transport ; Routes ; Industries des matériaux et fondations ; Levage et manutention ; Bâtiment et filière du béton), Intermat 2024 accueillera donc de nouveaux espaces pour parler des défis du secteur et élargira son écosystème à de nouveaux partenaires. Alphi, Bobcat, Cummins, Imer, Komatsu, Groupe Monnoyeur, Putzmeister, Sany, Sateco, Schwing Stetter, Sunward, Takeuchi, Topcon et Wacker Neuson ont déjà annoncé qu’ils participeront.
Charlotte Divet