La reprise par Volvo de l'usine de tombereaux Terex de Motherwell au Royaume-Uni aura d'abord été une histoire de peinture et de dénomination. Il s'agissait, dans un premier temps, de passer les engins sous la couleur de leur nouveau propriétaire et de substituer sur chaque modèle rigide la lettre "R" au préfixe "TR". Evidemment, quelques évolutions sont venues affirmer cette prise de contrôle, en particulier sur le segment des tombereaux articulés, maîtrisé de longue date par Volvo.
Mais, avec la sortie du modèle rigide R100E, l'industriel franchit une nouvelle étape. Sans renier ce qui a fait le succès du TR100, il propose un matériel largement revisité. Un rapide tour de la machine permet d'appréhender les évolutions apportées et la nouvelle signature de conception. Et, pour s'en persuader, il suffit d'observer les machines de charge utile inférieure qui n'ont pas encore fait l'objet de la même refonte. Avec son moteur Cummins et ses pneus Bridgestone, le R100E offre désormais une capacité de 95 t/m contre 81 t/m auparavant. Il bénéficie également d'un système hydraulique plus rapide pour assurer les mouvements de benne (levé/baissé), mais aussi d'un important travail au niveau de la stabilité. Pour ce faire, la benne se présente désormais sous une forme biseautée. Un parti pris qui permet de positionner le matériau de manière à améliorer le centre de gravité du camion. Dans cette même optique d'optimiser la stabilité, l'engin accueille également un nouveau châssis. Un dernier élément qui contribue à un accroissement du confort pour le chauffeur, d'autant que viennent s'y adjoindre une suspension retravaillée et une cabine plus spacieuse.
Doté d'un rayon de braquage ramené à 11,50 m, le R100E met l'accent sur la motricité, avec une transmission qui promet des gains de consommation dont les proportions restent aujourd'hui difficilement quantifiables. Néanmoins, il y a fort à parier que la modification automatique de la motricité en fonction de la charge contribuera à réduire les coûts de carburant. Le tombereau a aussi fait l'objet d'un travail poussé en termes de visibilité : la surface vitrée a été étendue, le nez raboté, et une caméra à 360° vient offrir le complément de sécurité indispensable pour prévenir les collisions avec les piétons.
A ce jour, la machine répond aux seules exigences de la phase II et ne s'adresse donc qu'aux marchés non réglementés. Reste que Volvo semble bien décidé à imprimer sa patte sur le segment du rigide. En témoigne sa volonté exprimée de proposer rapidement des modèles 60 et 70 de génération E.