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Seimat : « Cela peut sembler contre-intuitif, mais les indicateurs sont bons »

| Interview |

Pascal Guillemain et Pascal Petit-Jean, respectivement président et secrétaire général du Seimat (NDLR, syndicat français des distributeurs et importateurs de matériels), soulignent la résilience du marché dans un contexte imprévisible. 

 

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De gauche à droite : Pascal Petit-Jean et Pascal Guillemain, respectivement secrétaire général et président du Seimat. © © BRUNO LEVY / Le Moniteur Matériels

Voilà des mois que les tensions sur l'approvisionnement des pièces impactent l'activité. Percevez-vous, en cette fin d'année, des signaux encourageants ?

Pascal Guillemain : La raréfaction de certains composants et la hausse générale des prix des matériaux impactent toujours l'activité industrielle de nos adhérents. Les délais de production se sont même encore un peu plus allongés sur certains segments. Actuellement, il faut compter quatre à cinq mois d'attente pour les pelles hydrauliques, et près d'un an pour les chargeuses sur pneus ou les bulldozers notamment. Quant aux commandes passées aujourd'hui, nos adhérents annoncent à leurs clients des livraisons en 2024 pour une part importante de leurs gammes.

De tels délais ont-ils un impact sur les résultats ?

Pascal Petit-Jean : Nous constatons effectivement une légère contraction des ventes, mais elle ne reflète pas l'activité. Ce qui fait vivre les entreprises, c'est le chiffre d'affaires, soutenu pour l'instant par l'inflation. Cela peut sembler contre-intuitif, mais les indicateurs du marché sont bons et les carnets de commandes de nos adhérents remplis. Si les constructeurs avaient pu livrer les machines, ils auraient sans aucun doute atteint, voire dépassé, leurs objectifs initiaux.

 

« Sur le papier, le CA de 2023 est fait, mais cela ne prend pas en compte les paramètres exogènes »

Subsiste-t-il des doutes concernant l'atterrissage de 2022 ?

Pascal Petit-Jean : Aujourd'hui, il n'y a rien de catastrophique. En raison des problèmes de disponibilité, les ventes pour la partie terrassement lourd, sur douze mois glissants à fin septembre, accusent un léger recul de 3 % mais, sur un marché de 5 300 machines environ, ce n'est pas si significatif. Sur les matériels compacts, à fin septembre toujours, les ventes sont en retrait de 2 % mais, sur un an, elles restent identiques à 2021. Nous ne sommes donc pas sur une pente descendante.

 

Pascal Guillemain : Nous avons constaté un petit ralentissement des commandes mensuelles depuis la rentrée de septembre. Pour autant, le marché sera sensiblement au même niveau que l'année dernière, avec une variation qui oscille entre + 2 et – 2. On peut même dire que 2022 s'inscrit comme une année de forte activité pour la profession, dans le Top 5 des vingt dernières années.

Comment anticipez-vous l'activité sur les prochains mois ?

Pascal Guillemain : Au regard des carnets de commandes, personne n'est pessimiste. Nos prévisions pour l'année prochaine ne sont pas mauvaises. Est-ce à dire néanmoins qu'elles sont bonnes ? Sur le papier, le chiffre d'affaires pour l'année prochaine est fait, mais cette réflexion ne prend pas en compte les paramètres exogènes de la profession, à savoir, par exemple, d'éventuelles hausses des prix du pétrole, de l'acier, etc. Des conséquences économiques qui pèseraient largement sur les donneurs d'ordre et pourraient entraîner des annulations de commandes en série comme en 2009, où le marché avait subi un brutal recul de 60 % en trois mois. Fort heureusement, nos adhérents sont optimistes.

 

Pascal Petit-Jean : Ces dernières années, nous nous confrontons à des problèmes de marqueur. L'année 2020, perturbée par le Covid, n'est pas à prendre en référence, et 2022 n'est pas non plus un bon indicateur de l'activité des ventes de matériels. La saisonnalité qui aidait à établir des prévisions n'existe plus aujourd'hui. Tous les repères sont brouillés, même pour nos industriels.

 

Retrouvez l'intégralité de cette interview dans le Moniteur Matériels n°6223.

 

 

Charlotte Divet