Effacé le souvenir d’une année 2020 marquée par des résultats en baisse, du fait de la crise du Covid. Après le rebond de 2021, le chiffre d’affaires de Loxam en 2022 a fait mieux que poursuivre son redressement puisqu’il atteint un plus haut historique : 2,4 Mds€ en progression de 10 %. Une performance à mettre au crédit de la vitalité de sa croissance organique.
Sur les trois divisions du groupe la hausse est nette. Avec +6% sur marché son domestique, +10 dans les pays du Nord (Danemark, Norvège, Suède et Finlande) et +16 % pour le pôle « Reste du Monde », qui compte des marchés tels que le Royaume-Uni, l’Espagne la Pologne ou les Pays Baltes, tous les voyants sont au vert. Même les pays voisins de l’Ukraine en guerre n’ont pas enregistré de contraction de leur marché. « Au contraire, leur activité est restée soutenue », précise le directeur général du groupe Stéphane Hénon.
Pourtant, 2022 n'aura pas été un long fleuve tranquille, entre la crainte d’une récession, une inflation qui bouscule les équilibres et même une cyberattaque survenue en mai dernier. Dans ce contexte instable, le loueur s’est astreint à une certaine austérité en termes de croissance externe, mais n’a rien abandonné de son programme d'investissements. L’ensemble du budget dévolu au renouvellement et au développement de son parc matériels a été réalisé et « nous avons été livrés en totalité », se réjouit son président Gérard Déprez.
« Les livraisons ont été lissées sur l’ensemble de 2022, au lieu d'être plus concentrées sur le début d’année, comme c'est le cas habituellement », complète le directeur matériels Thierry Lahuppe qui voit dans cette répartition « une nouvelle normalité à laquelle nous nous sommes déjà adaptés ».
Constructeurs chinois et machines plus vertes
Adaptation toujours : le groupe entend investir dans des matériels issus de constructeurs chinois, parmi lesquels Sany et Sunward, côté engins de travaux publics, ou encore Dingli, LGMG et Sinoboom, sur le secteur du bâtiment. Autant de fabricants qui, en plus d’avoir des machines disponibles en ces temps de pénuries, proposent « des machines de bonne qualité dont nous allons pouvoir continuer d’éprouver la fiabilité, et qui sont associées à un réseau capable de faire le lien avec nous en termes de services », poursuit M. Lahuppe.
En matière de machines à faibles émissions de CO2, regroupées depuis plus de deux ans au sein de la marque LoxGreen, l’effort se poursuit puisque 26 % des investissements, soit environ 200 M€, y ont été consacrés en 2022. Au sein d'une enveloppe qui s'annonce moins importante en 2023, ils représenteront 33 %.
La croissance externe de retour au programme
Preuve que le groupe ne compte pas se montrer attentiste en 2023, il entend reprendre sa croissance externe et profiter « des opportunités qui devraient se présenter », analyse Gérard Déprez. Autre illustration des ambitions de Loxam, l’ouverture d’une activité dédiée à l’accompagnement des grands événements internationaux qui compte déjà des contrats de fourniture temporaire d'énergie pour les Jeux Olympiques 2024 ou encore pour l’installation des bâtiments, aux fondations démontables et réutilisables, accueillant le centre de retransmission de Roland Garros.
« Ne pas pêcher par excès d’optimisme ou de pessimisme », telle est la ligne de crête que Loxam et son président veulent emprunter en 2023.
Jeremy Bellanger
