Ingénieur
Diplômé de Centrale Marseille, Alain Lunati a passé plus de dix ans dans l’industrie du raffinage et de la pétrochimie. Le « côté obscur », dit-il avec dérision. En 1995, il a d’abord rejoint British Petroleum comme ingénieur de recherche. Il a ensuite officié au service contrôle avancé de l’entreprise, avant de rejoindre le service planning & scheduling pour gérer la stratégie de performance de la raffinerie de Martigues. En 2000, débauché par ABB Process Industry, l’ingénieur est missionné pour piloter une unité commerciale d’optimisation des opérations de raffinage sur le marché mondial.
Inspiré
En 2005, l'entrepreneur crée SP3H à la suite d'une prise de conscience. « En discutant avec un responsable de Renault, un jour, j’ai compris qu’ils devaient relever le défi d’abaisser les consommations et émissions de leurs véhicules, sans toutefois connaître la composition des carburants utilisés », raconte Alain Lunati. Une information pourtant clé, selon lui, car c’est avec ces caractéristiques moléculaires que les constructeurs peuvent réduire les marges de combustion et améliorer le rendement des moteurs. « Nos estimations avaient identifié un gain d’efficience possible de 5 à 6 % », précise-t-il. Un premier contrat a été conclu avec PSA, suivi par Renault et Volkswagen.
Persévérant
Pour connaître la qualité des carburants, le fondateur de SP3H a eu l’idée de détourner le principe de l’analyseur industriel dans un capteur extrêmement compact pouvant équiper des véhicules roulants. « Un analyseur industriel se présente en quelque sorte comme une grosse armoire de 200 kg sur 2 m de haut et coûte environ 300 000 €. Il nous a donc fallu plusieurs années de développement et six prototypes de capteurs, testés à chaque fois par des acteurs du marché, avant de mettre au point notre produit fini performant et conforme à nos attentes », raconte Alain Lunati. Un travail de longue haleine mené dans un esprit d’équipe avec ses collaborateurs.
Entouré
S’il n’a pas hésité à se lancer dans l’entrepreneuriat, c’est peut-être aussi grâce à sa famille, qu’il décrit comme unie. Quatrième d’une fratrie de trois entrepreneurs et d’une sœur orthophoniste – à l'origine de solutions de traitement médical innovantes –, il reconnaît lui-même avoir eu la chance d’évoluer dans un environnement inspirant et bienveillant, où l’entraide a toujours eu sa place. Finalement, pour cet ancien amoureux de l’alpinisme ayant escaladé tous les sommets de 4 000 m d’Europe, gravir les montagnes a du sens, au propre comme au figuré.
Engagé
Père de trois enfants de 21, 20 et 14 ans, Alain Lunati est un scientifique engagé et convaincu. Il a envie de croire qu’en utilisant les technologies de façon plus vertueuse, il est possible de corriger notre impact environnemental. Alors que son profil aurait pu le pousser à faire toute sa carrière dans la pétrochimie, son engagement personnel l’a conduit à exploiter ses connaissances pour apporter des solutions de réduction des émissions de CO2. Rien d'étonnant, donc, que SP3H soit reconnue comme société à impact pour la planète (objectif 13 des Objectifs de développement durable de l'ONU).
Article issu du Moniteur Matériels n°6237 publié le 17 mars dernier.
Charlotte Divet