Le 20 octobre 2008, à 17 heure de New York, l’offre publique d’achat (OPA) lancée par Manitou sur le constructeur américain Gehl s’est achevée sur un succès. 8 988 693 actions ont été apportées à Manitou qui les a rachetées au prix fixe de 30 dollars pièce, soit une opération d’un montant de 270 millions de dollars (un peu plus de 200 millions d’euros). Ouverte au début de la crise boursière, cette OPA amicale s’est déroulée pendant que la bourse de New York plongeait. Une bonne affaire ? « Le prix de 30 dollars par action avait été fixé en partenariat avec le conseil d’administration de Gehl qui nous a soutenu pendant l’opération. Ce prix reflète la juste valeur de l’entreprise », affirme Bruno Fille, directeur général en charge du développement chez Manitou. Le constructeur français, qui possède aujourd’hui 89 % du capital de l’Américain, doit maintenant récupérer les actions sur lesquelles il possède un engagement de livraison garantie et qui lui permettront d’atteindre 100 % du capital. Une fois cet aspect financier achevé arrivera le temps de la fusion industrielle. D’après Bruno Fille, celle-ci se déroulera en trois temps. Tout d’abord la mise en place d’une politique d’achat commune, les chariots Manitou et les minichargeuses Gehl ayant des fournisseurs communs. Seconde étape : l’utilisation du réseau commercial américain de Gehl pour y distribuer les chariots Manitou. Troisième étape : l’installation d’une nouvelle ligne de montage dans l’usine américaine de Gehl pour fabriquer des chariots Manitou en zone dollar. Il s’agit davantage d’une stratégie d’exportation vers les États-Unis que d’importation en Europe. « Ces minichargeuses sont déjà présentes en Europe sous les marques Gehl et Mustang. Le marché européen ne justifie pas un troisième canal d’importation sous la marque Manitou », explique Bruno Fille. Avec les minichargeuses, le fabricant de nacelles et de chariots ajoute à son catalogue un nouveau matériel compact pour le bâtiment. Maintenant, il ne lui manque que les minipelles… « Nous n’avons pas d’intention dans ce domaine », tranche Bruno Fille.