Les vols d’engins de chantier ont doublé en 2021

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Dans son Observatoire annuel des vols, le groupe Coyote met en évidence une augmentation de la sinistralité des véhicules professionnels. L'an dernier, sur près de 700 entreprises de construction sondées, 1 sur 3 en a été victime.

 

Les sites web parasites sanctionnés !
1 entreprise sur 3 (sur 700 interrogées) a été confrontée à un vol de matériel en 2021. © AdobeStock

Le groupe Coyote vient de publier sa 5e édition de son Observatoire annuel des vols. En se basant notamment sur l’activité 2021 de son service de récupération après-vol (Coyote Secure), sur les données de l’Argos* et sur une enquête OFICeS, réalisée à sa demande auprès d’entreprises du BTP, il met en évidence une progression moyenne des vols sur les engins de chantier de 6 %. Entre 2020 et 2021, la sinistralité des matériels de BTP a même quasiment doublé. « Nous avons constaté une forte progression des vols sur ces types de matériels au niveau national et un doublement sur les véhicules équipés de notre solution Coyote Secure », indique Olivier David, directeur commercial du groupe. Sur les près de 700 entreprises de BTP interrogées dans le cadre de l’enquête OFICeS, 1 sur 3 a même déclaré avoir été confrontée à un vol de matériel (engin ou véhicule utilitaire) en 2021.

Des réseaux de malfaiteurs très organisés

Les vols pour revente voire export, ceux pour désossage (recèle de pièces détachées) et ceux pour un usage personnel sont les trois typologies de vols de matériels de chantiers les plus récurrentes. «  Statistiquement, l’an dernier, nous avons observé une forte hausse des vols de matériels de levage mais d’autres engins tels que des mini-pelles, des tombereaux et même un camion-grue ont aussi été déclarés volés », précise Olivier David. « Il faut savoir que ces actes sont commis sur tout le territoire par plusieurs réseaux très organisés, parfois d’envergure internationale, ce qui rend leur démantèlement complexe ».

 

D’ailleurs, plus la disparition d’un matériel est déclarée rapidement, plus les chances de le retrouver sont élevées. 91 % des engins équipés de Coyote Secure ont pu être retrouvés sous 48 h en 2021. Un résultat qui s’explique par la mobilisation d’une équipe dédiée de détectives itinérants au sein du groupe, collaborant directement avec les forces de l’ordre. Pour autant, de façon générale, le taux de récupération d'un matériel volé dans le BTP oscille entre 0 et 11 %, bien loin des 38 % du secteur automobile (données Argos).

Un secteur du BTP pas assez sensibilisé au risque de vol

« Si nous remarquons avec certitude une accélération des vols d’engins auprès des entreprises, les résultats de notre observatoire ont aussi étonnamment fait état d’un manque de connaissances de certains acteurs du BTP. Pour exemple, parmi les entreprises sondées, 2 sur 10 ne savent pas réellement ce qu’un vol leur a coûté ni même comment elles sont couvertes par leur assurance », ajoute le directeur commercial. Pour sensibiliser plus de professionnels au sujet, le groupe Coyote est d’ailleurs, depuis plusieurs années, partenaire de la fédération nationale du DLR.

 

Plusieurs préconisations sont aussi formulées par Coyote pour permettre aux entreprises de se prémunir des vols à l’avenir, parmi lesquelles : la réalisation d’un audit plus précis de sa flotte de matériels. « Comme les matériels sont amenés à être déplacés d’un chantier à un autre, il est important de recenser visuellement les machines. Parfois, on peut croire à tort qu’un engin se trouve toujours sur ce chantier alors qu’il ne l’est plus », précise Olivier David.

Mesurer l’impact d’un vol sur l’organisation de son activité

Représentant un coût conséquent, l’installation d’un traceur autonome de type Coyote Secure sur chaque engin d’un parc n’est pas forcément envisageable pour une entreprise du BTP, par ailleurs confrontée à un contexte économique tendu avec notamment des hausses de prix des carburants. C’est pourquoi, il est aussi recommandé aux professionnels de mesurer, par anticipation, les conséquences directes et indirectes que peut engendrer le vol d’un engin sur leur activité. « Selon la disponibilité des matériels, la facilité à louer certaines machines ou le coût de renouvellement important, il est parfois plus intéressant d’équiper ou non son matériel d’un traceur », ajoute le directeur commercial.

Pour 77 % des répondants de l’enquête OFICeS, un vol d’engin a pour conséquence indirecte principale de désorganiser leur travail. Pour 30 %, il entraîne une perte d’exploitation ou de marge avec l’application de pénalités financières pour retards dans les travaux. 11 % font quant à eux état de tensions commerciales avec leur client à la suite d’un vol et 2 % sont même contraints de mettre des collaborateurs au chômage technique.

 

Argos : groupement d’intérêt économique réunissant plusieurs assureurs français.

 

Charlotte Divet