Avec 12 758 unités vendues en France l’an dernier, le marché des mini-pelles n’a jamais été aussi haut. Un nouveau pic historique après celui de 2019 (12 531), qui traduit l’engouement pour ce segment attirant aussi bien les acteurs de la construction que ceux de l’agricole et du paysage. Cette dynamique s’illustre également dans les ventes aux loueurs, qui ont progressé de 17 % par rapport à 2021. Et les constructeurs l’ont bien compris puisqu’ils n’orientent pas uniquement leurs développements produits sur les attentes des utilisateurs finaux mais aussi sur celles des loueurs, plus proactifs sur le sujet de la décarbonation notamment. Si certaines marques proposent déjà depuis plusieurs années un modèle de mini-pelle électrique à leur offre comme JCB depuis 2017, Bobcat depuis 2019 ou Volvo depuis 2020, toutes sont désormais en passe de les imiter.
L’électrique, un passage obligé
À Bauma 2022 puis ConExpo 2023, les derniers prototypes ont été ainsi dévoilés tels que la TB20e de Takeuchi, la 301.9 de Caterpillar ou encore l’U36-4 de Kubota. Et, sur le terrain de la transition électrique, ce dernier, leader du segment de la mini-pelle en France, a pris son temps. Un choix assumé en 2019 par Keigo Watanabe, directeur de la division TP Kubota Europe, qui ne manquait pas alors de rappeler les freins à une adoption de la motorisation alternative : « Le développement de l’électricité comme source d’énergie verte est inévitable pour nos machines, mais il dépend du surcoût que le client final est prêt à investir. D’autre part, en termes de productivité, le rapport autonomie/temps de charge est déterminant dans la décision d’achat. » Or, en matière de prix, l’écart se resserre entre les modèles thermiques et électriques. Entre 2021 et aujourd’hui, le coût total de possession (achat, maintenance, consommation, revente) d’une mini-pelle électrique de 2,5 t est passé d’un surcoût de 40 % à 5-10 % par rapport à son équivalent diesel [chiffres annoncés aux Rencontres du Matériel Durable de Kiloutou en février dernier NDLR]. Une tendance qui devrait se poursuivre avec la suppression en 2024 du taux réduit de la TICPE sur le GNR. En parallèle, pour garantir l’autonomie au travail, les industriels s’attachent tous à proposer avec leur machine un chargeur embarqué en standard et un rapide en option.
Tiltrotateur décliné au compact
Outre la recherche de réduction des émissions, les clients attendent de leur mini-pelle toujours plus de polyvalence. Pour y répondre et proposer la solution la plus complète, nombre de constructeurs étoffent leur gamme d’accessoires et d’attaches rapides. Et, dans une logique de productivité accrue, une tendance émerge : celle d’équiper sa mini-pelle d’un tiltrotateur. Une pratique déjà répandue dans les pays scandinaves puisqu’environ 90 % des excavatrices dès 2,5 t en sont équipées. Ainsi, Caterpillar, qui propose déjà ce type d’équipement sur sa gamme lourde et le rend progressivement disponible pour ses midi-pelles, envisage de l’adapter pour ses mini-pelles jusqu’à 3,5 t. Une version qui sera disponible à la fin de l’année. Le spécialiste des attaches rapides Steelwrist a également élargi son offre avec son tiltrotateur X02 pour pelles de 1,5 à 2,5 t, dévoilé pour la première fois à Bauma.
À noter que cette tendance au changement fréquent d’accessoires est plus répandue dans certaines régions comme la Provence-Alpes-Côte-d’Azur, l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Bretagne, en raison de la nature des sols. Les utilisateurs adoptent en général l’attache rapide hydraulique en conséquence. Confortable pour l’opérateur, qui n’a plus à sortir de sa cabine pour changer d’équipement, cette solution reste toutefois onéreuse : en moyenne un tiers du prix de la mini-pelle.