Déjà engagée dans une stratégie de réduction de son empreinte carbone à travers notamment une démarche de revalorisation des déchets de chantier ou une utilisation croissante de biomatériaux, la filière construction entend également agir plus significativement sur le volet des matériels. D’autant que 90 % des engins de chantier fonctionnent pour l’heure au GNR.
Ainsi, pour accélérer la transition énergétique des parcs de matériels, les cinq fédérations du BTP (Evolis, DLR, FFB, FNTP et Seimat) ont décidé de réfléchir ensemble à des possibles solutions. Elles ont dans ce cadre contribué au groupe de travail « GT5 Engins de Travaux Publics » de la feuille de route nationale de décarbonation des véhicules lourds.
Deux leviers d'action
Deux actions prioritaires ont ainsi été identifiées. Selon les fédérations, il conviendrait déjà de favoriser les carburants liquides bas carbone existants (le biocarburant HVO/XTL) permettant de réduire jusqu’à 90 % des émissions de carbone par rapport au diesel. Ils pourraient être intégrés dans des proportions croissantes dans le gazole utilisé, par une adaptation de la réglementation (arrêté du 19 janvier 2016) tenant compte des spécificités des chantiers.
En outre, elles préconisent la mise en place d’aides publiques pour soutenir l’acquisition de matériels alternatifs ou la transformation (rétrofit) des équipements thermiques existants vers l’électrique. Elles suggèrent une subvention directe à hauteur de 40 % de l’investissement ou un suramortissement pour compenser le surcoût à l’achat (au titre du PLF 2024).
Pour rappel, en France, la filière de la construction (représentée par les entreprises, les fabricants de matériels, les loueurs et les distributeurs…) génère chaque année 332 Md€ de chiffre d’affaires, soit 14 % du PIB, et emploie plus de 2 M€ de personnes.
Charlotte Divet