« Nous sommes convaincus depuis longtemps que l’avenir appartient à ceux qui mènent leur transition énergétique ». C’est dans cette dynamique que Laurent Galle, président du groupe Noblet et ses 140 collaborateurs ont tout d’abord investi, dès 2011, le sujet de l’éco-conduite.
En installant des outils dans les camions, ils ont d’abord mesuré puis dressé un état des lieux des axes d’amélioration possibles. Une stratégie payante qui a permis à l’entreprise de réaliser, jusqu’à aujourd’hui, une réduction de 15 % de ses consommations et émissions de CO2. « Dans le cadre de notre stratégie environnementale, nous avons aussi travaillé sur l’aspect logistique en optimisant les trajets pour éviter de rouler à vide et en raccourcissant les distances à parcourir », précise le dirigeant. Pour ce faire, le groupe a réparti ses activités et ses matériels entre quatre sites en Ile-de-France (Marne-la-Vallée, Saint-Quentin-en-Yvelines, Villiers-le-Bel et Maux). A noter que les matériels de levage de Bour sont pour l’instant encore centralisés sur le site historique de la société mais amenés à être répartis sur les différents sites très prochainement.
Pour rappel, en septembre 2021, le groupe a finalisé l’acquisition de la société Bour. « Cette opération nous a permis de nous renforcer dans le métier du transfert de matériels sur lequel nous étions déjà très présent tout en entrant sur le marché du levage. Elle répond aussi à notre logique de développement qui consiste à nous concentrer sur des matériels spécifiques à valeur ajoutée pour nos clients », explique Laurent Galle. Revers de la médaille toutefois puisque ce rachat a également impacté la lancée de baisse des émissions carbones du groupe. « Il est vrai que Bour a fait reculer notre gain environnemental d’environ 10 % mais la situation devrait se rétablir très vite dans les prochains mois avec l’arrivée d’un premier camion fonctionnant à l’Oleo 100 ».
70 % de matériels alternatifs
C’est d’ailleurs, au niveau des carburants, le plus gros poste d’émissions de scope 2, que le groupe Noblet a ces dernières années beaucoup investi puisque 70 % des véhicules de son parc (sur un total d’environ 130 engins) fonctionnent avec des énergies alternatives. Tous les ans, le groupe consacre à cet effet une enveloppe d’un peu plus de 10 % de son chiffre d’affaires, estimé à 21 millions d’euros en 2021, pour mener sa transition énergétique. « Depuis 2019, nous n’achetons plus de camions fonctionnant au diesel. A la place, nous avons choisi de miser sur un mix énergétique avec des véhicules, notamment des camions bennes grue et des aspiratrices, qui tournent au gaz et même au biogaz, d’autres à l’Oleo 100 que nous fournit le groupe Avril et, nous avons même un 6x2 benne grue Renault-Trucks de 26 t 100 % électrique offrant une autonomie d’environ 140 km, ce qui est déjà très bien pour une utilisation en ville », détaille Laurent Galle. La configuration de certains poids lourds a aussi été repensée en fonction des activités urbaines.
Lors de renouvellements, le groupe a ainsi fait le choix de remplacer certains camions TP 6x4 équipés de deux ponts à l’arrière par des versions approche chantier 6x2 sans réducteurs de ponts avec une cinématique réduisant les frottements qui consomment jusqu’à 20 % de moins que la configuration précédente. En outre, tous les commerciaux du groupe roulent en véhicules électriques depuis 2019 tandis que les chauffeurs se voient proposer en sous-location des voitures électriques que l’entreprise loue à des prix avantageux. Concernant les engins de travaux publics, « l’offre n’est pas encore assez développée », commente le dirigeant dont le groupe a quand même fait l’acquisition de la 1e pelle hybride Hitachi d’Europe en 2013.
Courant juillet, il va réceptionner son premier camion B100 exclusif, équipé avec des réservoirs supplémentaires, pour effectuer de la longue distance. « Ce biocarburant donne droit au dispositif de suramortissement mis en place par l’Etat et présente aussi l’avantage d’être éligible à la vignette Crit’Air 1 », précise-t-il. Grâce à toutes ses actions, le groupe Noblet est parvenu à réduire de 42 % ses émissions de scope 2 entre 2015, année de référence à laquelle il a mesuré son empreinte carbone, et 2021.
Charlotte Divet