Porté par une demande soutenue et un carnet de commandes conséquent, Manitou a réalisé en 2022 un chiffre d’affaires de 2 362 M€, en croissance de 26 % sur un an. Un résultat annuel qui ferait presque oublier les difficultés rencontrées. « Les tensions sur la supply chain et l’inflation ont été très fortes » reconnaît Michel Denis, le directeur général du groupe. Le contexte n’a pourtant pas empêché au groupe de faire croître le chiffre d’affaires de sa division Produits de 28 % sur un an, soit 1 972 M€. « L’engagement des équipes a permis de surpasser les difficultés de supply chain et d’accélérer notablement la production », précise le directeur général.
Rogner sur les marges…
Des augmentations majeures de prix de ventes des matériels sont d’autre part à noter en 2022 et, plus particulièrement au 4e trimestre sur des anciennes commandes à faible marge précise l’entreprise. « L’inflation fut immédiatement répercutée dans les prix de ventes, mais avec un effet de décalage de mise en œuvre compte tenu de la profondeur du carnet de commandes », explique Michel Denis. « Cette situation a provoqué un pincement conjoncturel important des marges. ». En effet, la hausse des coûts d’énergie et de matières premières a entraîné une baisse du taux de marge de 4,2 points pour la division Produits qui affiche ainsi un résultat opérationnel en baisse de 47,6 M€ (-52 %) par rapport à 2021.
A l’inverse, la marge sur le coût des ventes de la division Services & Solutions a augmenté de 15,7 M€ (+17 %) sur un an en raison d’une activité en progression dans toutes les zones géographiques et d’un taux de marge à +0,5 point. L’ensemble des activités sont concernées et ont ainsi permis à la division de réaliser un chiffre d’affaires de 15 % sur l’année.
Au global, le résultat opérationnel courant de Manitou atteint 84,6 M€, soit 3,6% du chiffre d’affaires contre 123,7 M€ (6,6 % du CA) en 2021.
…sans cesser d’investir
En 2022, Manitou a aussi poursuivi sa stratégie de développement. Tout d’abord, au niveau des services avec l’acquisition de deux sociétés en Finlande (Lifttek) et en Italie (GI.ERRE SRL) ainsi que le renforcement des capacités de ses plateformes de distribution de pièces. Il a par ailleurs, ouvert une nouvelle usine de nacelles à Candé, investit massivement dans l’extension de ses sites américains de Yankton et Madison (Dakota du Sud) et lancé de nouveaux produits dont des chariots télescopiques électriques témoignant de son engagement dans une trajectoire bas carbone. Dans le cadre de cette dernière, il a aussi annoncé la prise de participation majoritaire de la société easyLi produisant des batteries et présenté sa stratégie hydrogène avec le développement d’un premier prototype.
Autant d’investissements et de développements qui présagent de belles perspectives pour le groupe en 2023. « La demande de nos marchés et la profondeur de notre carnet de commandes nous conduisent à anticiper pour 2023 une croissance du chiffre d’affaires de l’ordre de 20% malgré une pression persistante sur notre supply chain et une progression du taux de résultat opérationnel courant sur chiffre d’affaires de l'ordre de 100 points de base, grâce à une amélioration au second semestre », estime Michel Denis.
Charlotte Divet
