La suite rapide caténaires, toujours sur la bonne voie pour SNCF Réseau

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En quatre mois, les supports et armements caténaires de la ligne Orléans-Tours ont subi un lifting en un temps record grâce à deux trains usines uniques au monde et 100% made in France.

 

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Le train usine de génie civil de la suite rapide caténaire effectue les forages sur les anciens massifs pour accueillir les nouveaux poteaux. © Elodie Cerqueira / Moniteur Matériels

Le tronçon entre les gares d’Orléans et de Beaugency de la ligne Orléans-Tours (Loiret) a fait l’objet d’une remise à neuf des armements caténaires. « De janvier à avril 2022, nous avions 38 km de voies à traiter avec 459 supports (poteaux et armements) à remplacer, à raison de 6 par jour en 4 heures d’intervention, avec l’objectif de monter à 8 poteaux », explique Fekry El Khadiri chef de projet SNCF Réseau. Et le pari est réussi, puisqu’à l’issue des 16 semaines de travaux, les équipes remplaçaient jusqu’à 9 poteaux en 4 heures !

 

Rappelons qu’en 2017, SNCF Réseau a confié aux entreprises Colas Rail (mandataire) et TSO Caténaires, réunies en groupement intégré, un marché de 5 ans fermes et 2 années optionnelles pour un montant minimum de 114 millions d’euros. Soit 10 chantiers par an répartis en fonction des priorités du réseau. « La moitié des 30 000 km de voies du réseau ferré national est électrifiée, dont 6 000 km en 1,5V. Et la moitié de ces lignes électrifiées en caténaires a plus de 50 ans et doit être remplacée », précise Benjamin Birot, chef de projet suite caténaires 1,5V Colas Rail. Pour relever ce défi, Colas Rail et TSO Caténaires ont rompu avec les méthodes traditionnelles d’utilisation des engins rail-route et ont conçu deux suites rapides caténaires uniques au monde pour les voies 25 000V et 1,5V. La fabrication des trains usines a été confiée aux spécialistes français de la construction de matériel ferroviaire, Geismar et Novium.

Une productivité avérée

La suite rapide caténaires 1,5V qui a œuvré sur le tronçon loirétain est composé de deux trains usines. Un train de génie civil en amont de 250 m, pour effectuer les travaux de forage dans les massifs existants et un train de substitution des poteaux caténaires de 300 m. « Ces trains embarquent des engins qui existent dans le TP et qui ont été adaptés pour être embarqués sur une structure ferroviaire, précise Fekry El Khadiri. Engins de forage, aspirateur de béton… automatisés et télécommandés, avec un opérateur par machine. »

« Nous avons démarré les chantiers avec un temps de remplacement de 30 à 35 minutes et à la fin du chantier on a atteint un temps record de 14 minutes pour remplacer un support. Une prouesse que l’on doit avant tout au personnel. Le matériel bénéficie d’amélioration mais ce sont les équipes qui ont permis de gagner en rendement », se félicite Benjamin Birot.

Cette suite rapide séduit nos homologues européens, et si « elle est adaptée aux spécificités nationales en termes de support, elle peut être déployée en Europe, avec le même process et surtout la même réflexion : réaliser le plus de tâches en un temps limité », assure Benjamin Birot. En attendant un avenir international, la suite rapide caténaires, qui œuvre 200 jours par an, reviendra dès 2023 pour régénérer l’axe Blois-Amboise. La modernisation complète de la ligne Orléans-Tours s’achèvera en 2024.

 

Elodie Cerqueira