Dossier : la pelle sur pneus, désormais incontournable

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Cœur du marché, les modèles compacts de 11 à 15 tonnes ont bien résisté à la crise, grâce à des évolutions technologiques qui les rendent aujourd'hui indispensables sur les sites contraints. Revue de détail.

Les sites web parasites sanctionnés !
Grâce à son encombrement minimal et son rayon de giration court, la Volvo EWR130E est taillée pour les travaux urbains. © Volvo CE
Oubliées, les tractopelles et les excavatrices sur chenilles compactes. En une dizaine d'années, la pelle sur pneus est devenue la reine des chantiers citadins de l'Hexagone. Sa dextérité, sa polyvalence et, désormais, sa compacité l'ont rendue essentielle pour mener des travaux dans les environnements les plus contraints. Pas étonnant, dès lors, que les ventes de son segment phare, celui des 11 à 15 tonnes, se soient maintenues l'an passé, malgré la crise qui a vu l'ensemble de la famille s'effondrer de plus de 25%. Selon l'organisme professionnel Evolis, en 2020, ce sont ainsi 634 machines de cette catégorie qui ont trouvé preneur, sur un total de 1 624 pelles sur pneus écoulées.
 
Ces dernières années, les chiffres se sont envolés et devraient reprendre leur marche en avant, tant les constructeurs ont su faire progresser leurs modèles d'un point de vue technologique. Et des marges sont encore possibles, techniquement parlant ! Il n'y a qu'à voir par exemple l'écart en termes de performances, confort et sécurité séparant le dernier modèle de Volvo, qui débarque tout juste dans les concessions, de ses prédécesseurs. Très aboutie, l'EWR130E parvient en effet à allier des performances semblables aux engins sur chaînes et une compacité record : la tourelle ne dépasse du châssis que de 28,5 cm à l'arrière et 54 cm à l'avant. Autant dire un rayon de giration ultracourt qui favorise la sécurité sur les sites de construction. Seul l'industriel français Mecalac lui tient la dragée haute à travers son modèle 15MWR.
 
L'ultramobilité de ces deux modèles, ainsi que d'autres issus des usines des grands constructeurs, n'est pas seulement permise par la grande vitesse de déplacement, qui atteint 35 km/h, et un pilotage parfois proposé au joystick, en plus de l'inévitable volant. Elle l'est aussi grâce aux quatre roues directrices (avec le plus souvent la marche en crabe). Une option désormais plébiscitée par les acheteurs, tant ils ont compris qu'elle permettait aux conducteurs de se sortir de situations compliquées et offrait un bien meilleur rendement.

Course à l'accessoire

Pour le reste, deux conceptions s'opposent. De façon à assurer la polyvalence indispensable à ce type de machine, certains fabricants ont misé sur le déport en pied de flèche. Certes séduisant pour éviter d'avoir à replacer la pelle après chaque mouvement de bras, ce parti pris induit néanmoins un encombrement avant plus important et, surtout, une moins grande stabilité. Étant arrimé plus au centre du châssis, le pied de flèche fixe propose, de son côté, de bien meilleurs compacité et équilibre, d'où des performances de levage proches des modèles à chenilles. C'est le choix fait par les leaders du marché Volvo, Mecalac et Liebherr qui, pour redonner de la souplesse à leur bras, l'équipent volontiers d'un tilt-rotateur.
 
La course à l'accessoire est d'ailleurs lancée par l'ensemble des professionnels, car la pelle sur pneus de moyen tonnage se révèle le porte-outil idéal. Pourquoi en effet se contenter d'un simple godet quand, d'un coup d'attache rapide hydraulique, ce sont des dizaines d'équipements qu'il est possible d'emporter. Godets de chargeuse (jusqu'à 1 000 litres !), pilonneuses de fond de tranchée, petites raboteuses, fourches à palettes, grappins, fraises ou encore brise-roches font partie de la panoplie disponible. Des accessoires toujours plus souvent vendus avec la machine sous la même marque. Un tout-en-un gagnant en termes de service après-vente.
 
Dans ce domaine, une autre innovation est à noter : tous les constructeurs ont travaillé dur pour proposer une solution télématique efficace, permettant une maintenance préventive à distance. À chacune ses spécificités, mais jamais le possesseur de pelles sur pneus n'a connu pareil moyen de surveiller et d'optimiser ses actifs.

Les principaux acteurs

Komatsu
Sur le segment 11-15 tonnes, le constructeur japonais truste près de 17% des ventes en France, grâce à deux machines : la PW118MR-11 et la PW148-11. Toujours en Phase IV, leur motorisation sera revue cette année, conformément à la réglementation anti-émission européenne, améliorant au passage leur consommation de carburant. Des pièces moulées (pied et bout de flèche, balancier…) plutôt que mécano-soudées offrent des gains de poids de l'ordre de 200 kg et, donc, une stabilité et des capacités de levage améliorées.
 
Liebherr
Le leader du segment a bien compris l'intérêt de présenter des produits compacts dans la gamme de pelles sur pneus : sur ses cinq modèles qui vont de 12 à 15 tonnes, seul le plus gros (A 914 Litronic) propose encore un rayon de giration long. Tous ces engins sont conformes à la Phase V et disposent du système intelligent Power Efficiency permettant de limiter les consommations de carburant. L'accent a par ailleurs été mis sur le confort en cabine et la polyvalence à travers un catalogue d'outils qui ne cesse de s'étoffer.
 
Mecalac
La gamme MWR de l'industriel annécien compte quatre modèles de 7 à 15 tonnes. Basés sur un châssis rigide, avec les quatre roues directrices en option, ils se démarquent par leur compacité, même à l'avant, leur simplicité d'utilisation et leur polyvalence, atteinte grâce à une variété d'outils maison, dont l'attache rapide hydraulique Connect montée sur toutes les pelles. Si la conduite au manipulateur sera bientôt disponible en option, la télématique MyMecalac Services est, elle, désormais standard sur ces machines.
 
Volvo
Si l'on exclut les MH destinés à l'industrie, le groupe suédois dispose de six modèles de pelles sur pneus, dont la moitié dispose de rayon court. Sur ces trois machines résolument compactes, stabilité, visibilité et agrément sonore sont atteints grâce à une conception qui place le moteur à l'arrière de la machine. La cabine reste la même sur l'ensemble de la gamme. Côté équipement, pas de superflu : on a le droit à une flèche à volée variable et le choix d'un balancier long ou court. Le tiltrotateur X14 de Steelwrist peut être monté d'usine.
 
> Retrouvez l'intégralité de ce dossier, avec ses focus machines, dans le numéro de mars 2021 du Moniteur Matériels.

Arnault Disdero