La FIM demande à l'Etat de rouvrir ses chantiers

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La Fédération des industries mécaniques estime que la relance des usines est menacée par l'attitude des maîtres d'ouvrage publics, toujours réticents à donner l'ordre de reprise des travaux.

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. © Gilles Paire
Représentant 21 syndicats professionnels (Artema, Evolis, Fédération Forge Fonderie, FFMI, SYNEG, UITS, UNIQ...) dont les entreprises interviennent en produisant des pièces, composants et sous-ensembles et équipements, la Fédération des industries mécaniques (FIM) a fait parvenir le 27 avril au ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, une lettre ouverte ayant pour objet son inquiétude face à la non-réouverture des chantiers à l'initiative des maîtres d'ouvrage publics.
 
"Aujourd'hui, au prix d'un important travail de réorganisation des sites de production visant à garantir au personnel employé le plus haut niveau possible de sécurité sanitaire, la reprise de la production, ne serait-ce que partielle, est une réalité pour 60 à 80% des entreprises selon les secteurs représentés par nos organisations. Il y a encore un mois, elles étaient autant à être totalement fermées", écrit la FIM. "Nos entreprises sont donc en capacité d'honorer les commandes enregistrées avant le déclenchement de la crise, de satisfaire de nouvelles commandes pour autant qu'elles nous soient passées, et de livrer les chantiers."

"Envoyer un signal clair"

Cette dynamique vertueuse pour l'économie de la Nation serait toutefois menacée par la non-réouverture de la plupart des chantiers, et la fédération craint, à très court terme, un mouvement de refermeture des sites de production faute de pouvoir livrer les commandes produites. "Nos adhérents nous rapportent que, si les fédérations du bâtiment et le gouvernement sont tombés d'accord sur les conditions sanitaires de reprise de l'activité des chantiers, les maîtres d'ouvrage sont toujours réticents à donner l'ordre de reprise des chantiers", poursuit-elle, citant notamment le chiffre d'affaires des entreprises françaises produisant des solutions métalliques de voirie pour les chantiers français qui connaît, depuis le début de cette crise, un effondrement de 90%.
 
L'organisation considère ainsi que le gouvernement et les associations d'élus doivent lever les blocages et envoyer un signal très clair de réouverture des chantiers aux maîtres d'ouvrage publics et territoriaux, qui pourrait prendre pour dernière échéance la date officiellement retenue de début de déconfinement fixée au 11 mai. "Sans ce retour indispensable des maîtres d'ouvrage dans le processus de décision, c'est toute la chaîne de production (industrie, BTP) et de services (BET, installateurs) qui demeurera à l'arrêt", menace-t-elle.

Arnault Disdero