Au cours des onze premiers mois de 2022, la production dans le secteur italien de la construction a augmenté de 12,5 % (source : FNTP). Malgré le renchérissement du prix des matières premières, le marché transalpin reste un marché dynamique. Dynamique mais aussi très traditionnel, avec des particularités aussi bien culturelles que géographiques. Même l'italien Merlo le reconnaît lui même. « Dans le piémont, nous ne vendons pas les mêmes modèles qu'en Lombardie !», confirme Mattia Bodino, au marketing et à la communication.
« Contrairement aux pays du Nord, l'Italie est composé d'une myriade de petites entreprises, confirme Marzio Ferrini, responsable du marketing chez Ammann. En France, un groupe comme Colas possède facilement plus de 600 postes d'enrobage. Vous ne trouverez pas d'équivalent ici ». En Italie, 95 % des chantiers d'enrobage se font en discontinu. Question de culture et de tradition donc, même si lors de la prochaine édition de SaMoter, Ammann proposera une nouvelle version de logiciels embarqués ainsi que des modules de traitement plus écologiques.
Un renouvellement de gammes nécessaire
A l'aune de la transition énergétique et de la transformation digitale, le marché italien des travaux publics doit lui aussi faire sa révolution. « Les anciennes technologies qui étaient installées sur les machines sont devenues obsolètes », soutient Massimiliano Toppi, en charge du marketing et de la communication chez Topcon. « Leurs utilisateurs le savent mais beaucoup d'entreprises de travaux publics craignent qu'en renouvelant elles fassent le choix de nouvelles technologies trop complexes et moins intuitives, enchaîne son collègue, Cristiano Volz, responsable des ventes. Il y a 10 ans, nous avons connu les mêmes blocages dans l'agriculture. Or, aujourd'hui, c'est devenu notre 1er marché en Europe »...
Signe que le mouvement est en marche : parmi les exposants qui participeront à la prochaine édition de SaMoter, la grande majorité de ceux qui ont obtenu un prix l'ont reçu pour des matériels « nouvelle génération ». Parmi eux, citons Develon (ex-Doosan Infracore) et sa 14W EREV, une excavatrice électrique compacte à roues équipée d'un système d’entraînement régénératif (eDrive), d'un système de pivotement avancé (eSwing) et de systèmes de travail électroniques.
Le chariot télescopique électrique TH412e, équipé de batteries Lithium-ion, présenté par Wacker Neuson et la plateforme d’inspection des viaducs et des infrastructures entièrement automatisée Up&Down TB22-9 d'Airplatform, fabricant de matériels d'élévation, ont également reçu un prix de l'innovation.
Le 26 janvier, les organisateurs du salon lançaient le 1er d'une série de cinq webinaires intitulé « Engins de chantier vers l'objectif zéro émission : électrique, hybride ou hydrogène ? ». La durabilité et la décarbonisation sont devenues des sujets de plus en plus sensibles, notamment sur les chantiers urbains. « 16 % des utilisateurs et 31% des entreprises de location estiment que ces sujets sont devenus déterminants ». Parmi ses objectifs : réussir à créer des passerelles entre les concepteurs de software et les fabricants de machines au service de la productivité et de la sécurité des utilisateurs. SaMoter a prévu d'en apporter la preuve par la démonstration en réservant 3 000 m2 de surface à des matériels que pourront tester les visiteurs. Une première pour le salon.
Hakim Bendaoud