En 2022, Iveco France a réalisé 2,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Ses parts de marché les plus significatives se situent tout d’abord au niveau des véhicules utilitaires et industriels où il occupe la seconde position du marché. Sur les modèles de 3,5 t et plus, il a facturé 22 180 véhicules soit une part de marché de 14,4 % tandis que 17 604 facturations sont enregistrées sur les 3,5 t – 7,49 t, soit 18 % de part de marché. Sur ce dernier segment, il a par ailleurs immatriculé plus de versions à bennes (34,2 % du marché) et à motorisations alternatives (30,8 % du marché) dont notamment 1000 unités de Daily fonctionnant au GNC.
« Pour les véhicules de 3,5 à 7,5 t à motorisation alternative, nous progressons mais pas assez vite au regard de la multiplication de l’offre », confie Clément Chandon, directeur Produit d’Iveco France. « Il faut dire que l’abandon du gaz naturel par Stellantis n’a pas non plus aidé le marché. Dans le même temps, nous remarquons que l’électrique a pris le dessus sur le GNC. Mais, nous en sommes convaincus, nous ne pourrons pas atteindre notre objectif zéro émission nette de CO2 en 2050 en se limitant à une seule solution. C’est pourquoi, nous souhaitons conserver une offre multi-énergies ». C’est dans cette optique que la marque a lancé en septembre dernier son eDaily à motorisation électrique dont elle compte déjà 300 commandes en portefeuille et qui ne fait « aucun compromis entre l’autonomie et la charge utile », précise-t-elle.
Un cap alternatif à tenir
Dans la gamme intermédiaire où les ventes sont en nette baisse en France, ses Eurocargo de 7,5 à 15,9 t lui assurent également la deuxième place du marché français, avec 972 facturations, en hausse de 36 % sur un an. A noter que sur ce segment, avec ses versions GNV, Iveco est la seule marque à avoir immatriculé en 2022 des véhicules à énergies alternatives (gaz et électrique compris).
En gamme lourde (16 t et plus), la part de marché française d’Iveco atteint 6,1 %, ce qui le classe au 7e rang face à la concurrence. Pour autant, ses ventes ont augmenté en 2022 avec +25 % de véhicules facturés dont +8 % fonctionnant au GNV/BioGNV (800 unités facturées).
Si ces résultats témoignent de la progression des énergies alternatives dans le secteur du transport, ils ne soulignent cependant pas une adoption massive. Et, la transition énergétique semble un peu plus avancée sur les 7,5 – 44 t que sur les véhicules légers. « Le rythme actuel nous amènerait à sortir du diesel en 2051 en se basant sur un mix énergétique large pour les véhicules de moins de 7,49 t et en 2043 pour les camions de 7,5 à 44 t », précise Clément Chandon.
D'autant que les transporteurs ont eu à affronter la crise énergétique et sa flambée des prix. Le coût du gaz a été multiplié par 10 en 18 mois, le coefficient d’électricité est passé de 2 à 3 tandis qu’en novembre dernier un transporteur gaz pouvait ajouter 3200 € de plus à sa facture énergétique par rapport à l’un de ses confrères utilisant des véhicules diesel. Une situation qui s’est rétablie en début d’année avec une forte baisse des prix du gaz.
Commercialisation électrique imminente
Pour continuer à accompagner la transition du secteur du transport, Iveco a décidé de proposer à son tour des modèles électriques. Son modèle eDaily et le Nikola Tre à batterie offrant respectivement une charge utile de 7,2 t et de 22,5 t seront commercialisés cette année. Les premières livraisons du Nikola Tre BEV (avec un pack batterie d’une capacité de 738 kWh) offrant jusqu’à 530 km d’autonomie sont attendues en fin d’année. En outre, il ambitionne de lancer la version hydrogène de son Nikola Tre FCEV fonctionnant avec une pile à combustible au premier trimestre 2024.
Charlotte Divet