Une contraction du marché des camions à prévoir en 2023

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Dans ses prévisions annuelles, l’Observatoire du véhicule industriel (OVI) de BNP Paribas Rental Solutions anticipe un recul généralisé des immatriculations tant pour les tracteurs, les porteurs que les utilitaires légers en 2023. 

 

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Une contraction du marché des camions à prévoir en 2023

De façon générale, le marché français est parvenu à se stabiliser l’an dernier, avec 44 341 véhicules industriels neufs de 5 t et plus immatriculés et 54 023 unités sur le marché de l’occasion (source CCFA). Ces deux résultats sont mêmes en légère augmentation par rapport à 2021.

Deux segments souffrent toutefois d’une baisse de leurs volumes. A commencer par le marché des porteurs. Au nombre de 18 816, les immatriculations pour les modèles de 5 t et plus ont reculé de -12,1 % sur un an (NDLR, données à fin novembre 2022 sur 12 mois glissants) tandis que les versions carrossées ont diminué de 13,2 % pour atteindre 17 006 unités, soit le plus mauvais résultat depuis 2015. Plus particulièrement, les versions spécifiques au secteur du BTP, représentant 40 % du segment, ont baissé de -12,6 %. Pour Arnaud Villéger, le nouveau directeur de l’OVI qui succède à Jean-Michel Mercier en fonction depuis 15 ans : « les tensions d’approvisionnement se font encore sentir sur les chaînes logistiques et les délais de livraisons continuent à s’allonger. Eu égard aux carnets de commande remplis, il s’agit globalement d’un problème d’offre plutôt que de demande. ».

Autre segment fortement impacté, le VUL (véhicule utilitaire léger) accuse une baisse inattendue de ses volumes. Les modèles carrossés reculent de -19,3 % avec 50 474 unités immatriculées contre 62 531 en 2021.

Vers une baisse des commandes en 2023 ?

Si les tensions d’approvisionnement et les délais de livraison ont entraîné une diminution des commandes des tracteurs en 2022 de -2,8 %, elles n’ont en revanche pas remis en question les demandes pour les porteurs en hausse de 16,5 % ni celles des VUL neufs restées constantes. En outre, bien qu’encore allongés les délais de livraison se sont légèrement tassés passant de 339 jours fin 2021 à 308 jours fin 2022. Un contexte industriel qui a d’ailleurs aussi favorisé l’essor du marché de l’occasion sur les dix premiers mois de 2022, avec une légère hausse de 1,1 % enregistrée par rapport à 2020. Mais, les stocks de véhicules d’occasion apparaissent aujourd’hui bas aussi bien chez les distributeurs, les constructeurs et les marchands.

 


D’autre part, en raison de l’inflation globale et la hausse des coûts des énergies, les prix des véhicules sont pour tous les segments en nette hausse (+14,4 % pour les tracteurs, +16,4 % pour les porteurs et +11,5 % pour les VUL), ce qui amène notamment l’OVI à anticiper un fort recul généralisé du marché. Au niveau des immatriculations, elle prévoit des baisses de -7,5% pour les tracteurs neufs, -6,8 % pour les porteurs neufs, -5,2 % pour les VUL neufs, -7,1 % pour les véhicules industriels d’occasion et -6,3 % pour les VUL d’occasion. Les prix des matériels devraient également selon lui continué à augmenter pour tous les segments (la plus forte hausse attribuée aux porteurs avec +12,1 %). « Si ces chiffres se confirment, il faudra s’attendre à un vieillissement du parc roulant alors même que tous les acteurs s’engagent à la constitution de flottes plus propres », conclut Arnaud Villéger. Une situation qui risque de fortement compromettre la compétitivité des acteurs lorsque les ZFE seront en place.  

 

Charlotte Divet