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Décarbonation des engins de chantier : un mix énergétique détaillé, des mesures à définir

| Décryptage |

Respecter la trajectoire de décarbonation des matériels de construction, telle que décrite par un groupe de travail dédié et présentée au ministère de la Transition écologique, supposera d’articuler un bouquet d’alternatives au diesel et d'aides à la transformation des parcs.

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Les engins en route vers la décarbonation. © Dominique Vernier - stock.adobe.com

Aménagement, bâtiment et transport : les secteurs les plus émetteurs de CO2 étaient invités, ce 24 mai 2023, au ministère de la Transition écologique pour dévoiler leur feuille de route de décarbonation. L'occasion pour le groupe de travail "engins de chantiers", intégré au pôle transport planchant sur la décarbonation des véhicules lourds, de présenter sa vision de la transition énergétique des matériels non-routiers.

 

Fruit des expertises croisées de représentants des fédérations Seimat, Evolis, DLR, UMGO-FFB et FNTP, ses conclusions ne surprendront par les professionnels de la construction, bien conscients de l’équation énergétique complexe liée aux machines du BTP. Entre les petites et les grandes, celles qui creusent et celles qui lèvent, une étude approfondie de leurs besoins ne pouvait déboucher que sur un bouquet de solutions.

 

Un schéma énergétique complexe

Ainsi le segment des matériels compacts mettra le cap sur l’électrique, tandis que les machines dites lourdes s’appuieront sur des carburants liquides bas carbone, type biocarburants, avant d’espérer le développement de l’hydrogène à moyen terme. « Les technologies existent », confirme le président de la Fédération nationale des travaux publics, Bruno Cavagné, même si ces alternatives ne permettent pas, à date, d'espérer exclure totalement le recours au GNR. Encore indispensable dans nombre d’applications, l’objectif sera alors d’en limiter l’impact grâce aux gains de consommation proposés par les dernières générations de machines. 

 

Des freins persistants au déploiement

Les composantes de la transition des engins sont sur la table, mais les freins à leur développement demeurent. Pour l’électricité par exemple, les indispensables points d’avitaillement sur tout le territoire font toujours défaut une fois sorti des villes. Quant aux carburants liquides bas carbone, impossible pour les entreprises de s'y convertir largement sans garanties sur les capacités de production et d’approvisionnement en France. Pourtant leur usage permettrait « d’éviter l’investissement dans le renouvellement total du parc d’engins à brève échéance », souligne le dirigeant de la FNTP avant d'appeler à « un soutien fort de l’Etat absolument nécessaire, afin de rendre, dès à présent, les nouvelles énergies plus attractives financièrement que les énergies fossiles ».

 

L’organisation professionnelle attend que ce soutien se concrétise par une série de mesures dont un fléchage des carburants liquides bas carbone en priorité vers les usages non-routiers assorti d'assurances sur les capacités de production. Et de citer également d'autres mesures d'accompagnement telles que la mise en place d’une fiscalité écologique pour rendre l’accès aux biocarburants plus attractifs, la réintroduction d’un mécanisme de suramortissement pour l’achat de matériels vertueux, le développement de solutions de leasing accessibles économiquement et la montée en puissance  du retrofit [transformation de la motorisation du diesel vers l’électrique, NDLR]. La liste des attentes est désormais formulée, reste à connaître les propositions des pouvoirs publics. 

Jeremy Bellanger