Contre la panne, la guerre reste à gagner

| Décryptage |

Une étude Le Moniteur Matériels-Kramp met en lumière la fréquence de l'arrêt des machines et son impact sur le chantier mais également les moyens de l’éviter.

 

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Tous les professionnels le savent d’expérience, l’arrêt d’un matériel pour cause de panne impacte non seulement l’avancée d’un chantier, mais aussi son économie au travers de surcoûts et autres pénalités. Or le phénomène est loin d’être anecdotique pour les entreprises, comme en témoigne l’étude réalisée en ligne par Infopro Digital études pour Le  Moniteur Matériels et Kramp, du 18 mars au 19 avril 2021, auprès de 105 décideurs de la construction.

 

Le résultat est sans appel : une durée moyenne d’immobilisation des machines de 4,8 jours pour les pannes dues à la défaillance d’une pièce stratégique et de 1,7 jour pour celles liées à une pièce secondaire, sur l’ensemble de l’année 2020. Conséquence directe : 74 % des chantiers victimes de ce type d’événement se retrouvent retardés, avec un décalage de 1,8 jour en moyenne. Et seuls 10 % des sondés déclarent avoir été épargnés par les pannes en 2020 !

 

Les événements recensés concernaient aussi bien des pièces stratégiques (moteur, pompe hydraulique…) que secondaires (phare à Led, filtre, flexible hydraulique…). En effet, 71 % des répondants ayant rencontré au moins une panne en 2020 ont vu ces deux types de pièces « flancher » au moins une fois ; 15 % ont uniquement été confrontés à la défaillance de pièces secondaires ; et 12 % uniquement à celle de pièces stratégiques.

 

Un bouquet de solutions

Évidemment, chaque panne n’induit pas forcément un retard de livraison. Encore faut-il la traiter dans un laps de temps suffisamment court. Pour ce faire, les utilisateurs font appel à trois approches principales. Pour 84 %, ils privilégient la constitution d’un stock de pièces secondaires. Une méthode à l’effet indéniable puisque ceux qui n’y recourent pas voient leur durée d’immobilisation moyenne augmenter d’une journée. Néanmoins, l’approche a ses limites. Impossible de stocker tout le catalogue de pièces pour parer à toutes éventualités. Ce pour quoi 40 % des sondés souscrivent à un contrat de maintenance avec le fabricant de la machine. Un peu plus d’un quart couvre l’intégralité de leur parc par ce biais, tandis que les trois quarts n’y recourent que pour une part de leur flotte. Enfin, 19 % se fournissent directement en pièces détachées auprès d’un atelier de réparation.

 

 

 

Le couple qualité-prix supplanté

On l’aura compris, la gestion des pièces détachées reste donc fondamental au bon fonctionnement d’une entreprise de BTP. Pour elle, disponibilité et rapidité de livraison sont mêmes les premiers critères de sélection de pièces détachées secondaires. Ils vont jusqu’à surpasser le traditionnel couple qualité-prix. Pour preuve, l’absence de rupture de stocks et la rapidité de mise à disposition sont plébiscitées à respectivement 68 % et 63 %, devant la qualité de la pièce (58 %) et son prix (52 %). Nul doute que l’impact de l’immobilisation des matériels explique ce classement. Facilité de commande et service après-vente sont, quant à eux, jugés aussi importants que la compatibilité de la pièce avec la garantie constructeur.

 

Jeremy Bellanger