Compactage : l’électrique s’impose sur les chantiers

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L’arrivée de nouvelles batteries interchangeables et multimarque accélère l’adoption de pilonneuses et plaques zéro émission. 

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Compactage : l’électrique s’impose sur les chantiers © Swepac
Avec 13 001 unités vendues, le marché français des pilonneuses et plaques a accusé, l’an dernier, une très légère baisse de 1 %. Mais, pour ces segments de matériels, renouvelés en moyenne tous les 3 à 5 ans, cette contraction ne préfigure pas une baisse marquée de la demande. Au contraire. Les carnets de commandes des fabricants sont au plus haut. Et si les industriels ont subi, mi-2022, des tensions d’approvisionnement sur certains composants, notamment les moteurs et les batteries, l’allongement des délais de livraison n’a pas dépassé deux ou trois mois. C’est pourquoi les ventes sont restées stables dans l’ensemble. 
Au niveau développement produits, si les marques ont œuvré durant la dernière décennie à accroître le confort des compagnons par la réduction des vibrations, dans les avant-bras notamment, ou le développement de kits roues facilitant le déplacement des matériels, elles planchent toutes désormais sur l’élargissement de leur offre de motorisations électriques. 2022 a d’ailleurs été témoin de plusieurs lancements. 
 

Des nouveautés électriques à gogo

Dès janvier, Bomag a dévoilé sa première pilonneuse électrique BT 60e, avant d’être suivi par le suisse Ammann et le suédois Husqvarna sur Bauma, puis ConExpo. Lors des salons professionnels, ces derniers ont présenté leurs premiers modèles zéro émission. « Le lancement de notre plaque avant sur batterie LFe LAT 60 a accusé un léger décalage de quelques mois en raison de complications sur l’approvisionnement des composants électroniques », précise Stéphane Delmotte, directeur des ventes distribution de Husqvarna. Importateur exclusif des équipements du japonais Mikasa en France, Imer est, lui, encore en phase de rodage. La pilonneuse MT-e55 et la plaque réversible MVH-eR60, toutes deux sur batteries, sont actuellement en test auprès de ses clients. Et, en matière d’électrification d’équipements de compactage léger, le pionnier est sans conteste Wacker Neuson, dont le fondateur, Hermann Wacker, a d’ailleurs inventé la première pilonneuse électrique en 1930. Le constructeur compte le plus grand nombre de modèles électriques à date, mais il pourrait vite se faire rattraper. 
 
Les bureaux d’études de Husqvarna planchent sur l’élaboration d’une pilonneuse électrique qu’ils promettent différente des modèles existants, tandis que Bomag vient de lancer la production de deux plaques unidirectionnelles sur batteries. Signes que les attentes en matière de décarbonation des équipements compacts se font de plus en plus pressantes. Même si un modèle électrique demeure cher à l’achat, en moyenne deux à trois fois le prix de son équivalent thermique, il est plébiscité par les loueurs, qui représentent, à eux seuls, 60 à 70 % des ventes françaises de pilonneuses et plaques. 
 

Des batteries interchangeables

Pour achever de convaincre les professionnels et favoriser leur adoption sur les chantiers, plusieurs industriels dont Bomag, Wacker Neuson, Huqsvarna, Mikasa, Swepac et Enarco ont développé conjointement des batteries et chargeurs électriques quasi universels, interchangeables d’une marque à l’autre, commercialisés depuis octobre 2022 sous le nom de Battery One. De quoi accélérer encore le déploiement des versions électriques. Pour autant, outre les prix de vente, les capacités d’autonomie actuelles des plaques et pilonneuses électriques ne sont pas près d’enterrer les modèles thermiques. Selon les industriels, les alternatives électriques sur ces segments, à long terme, pourraient possiblement représenter 25 à 30 % de l’offre globale.
 
 
Dossier à retrouver dans son intégralité dans le Moniteur Matériels n°6248.

Charlotte Divet