Colas et Loxam s’allient pour décarboner un chantier isérois

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À Vaulnaveys-le-Haut (38), l'agence grenobloise de l'entreprise de BTP teste des machines et équipements de la gamme faible émission du loueur.

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Colas et Loxam s’allient pour décarboner un chantier isérois © Colas
La métropole grenobloise a lancé d’importants travaux d’assainissement, sur la petite commune de Vaulnaveys-le-Haut, depuis août 2022. Un chantier qui doit durer un an, confié à Colas Grenoble. Sur la phase de branchements, du 27 mars au 7 avril 2023, des matériels électriques Loxam ont été expérimentés. « Nous avons souhaité initier un chantier test zéro émission, uniquement équipé de matériels électriques et du nouveau groupe électrogène à hydrogène de la gamme Loxgreen. Une première sur notre territoire sud-est ! », se félicite Sébastien Maréchal, chef de centre Colas Grenoble. 
 
 
Le groupe électrogène GEH2, fabriqué en France par EODev, est un modèle unique, spécifiquement conçu pour Loxam Power. D’une puissance de 100 kVA, il fonctionne avec une pile à combustible : l’électricité est produite par réaction chimique entre l’hydrogène stocké et l’oxygène naturellement présent dans l’air. À la sortie, la machine rejette uniquement de la vapeur d’eau. Le groupe est par ailleurs couplé à une batterie tampon de 44 kWh pour gérer les demandes de pics de puissance. « C’est le même que celui utilisé sur un autre chantier test à Paris, à l’automne dernier, toujours par Colas. Les autres matériels électriques sont fournis par l’agence Loxam locale la plus proche pour respecter la démarche bas carbone », précise Cédric Conrad, directeur du développement durable chez Loxam.

Un équipement autonome et silencieux 

C’est donc l’agence Loxam Grenoble qui a fourni les matériels électriques pour le chantier péri-urbain de Vaulnaveys-le-Haut. Deux engins de terrassement : une minipelle 2,5 t Volvo ECR25 avec ses trois godets et une chargeuse de 650 litres Wacker Neuson ; de petits matériels sont venus compléter l’équipement : une découpeuse à matériaux, une plaque vibrante 80 kg et une pilonneuse 100 kg. « Et pour aller au bout de la démarche zéro carbone, nous avons utilisé l’un de nos 15 fourgons électriques », se félicite Alexandre Strappazzon, conducteur de travaux Colas Grenoble. Il assure par ailleurs que les cinq compagnons à l’œuvre apprécient ces matériels, d’abord pour l’absence de nuisance sonore et d’émission, puis, pour la maniabilité et la simplicité d’utilisation des engins. Ils reconnaissent toutefois que le bât blesse toujours dans les domaines de l’autonomie et du temps de recharge.

Des technologies au banc d’essai

Un effort est donc attendu de la part des constructeurs pour améliorer ces performances. Côté hydrogène, l’approvisionnement constitue une autre anicroche. « Cela représente l’une des plus grandes difficultés car il n’y a pas encore de modèles d’approvisionnement, nous créons donc nos propres modèles. Ici, nous avons demandé à notre partenaire local Air Liquide de livrer l’hydrogène sur le chantier. Nos personnels de Loxam Power ont procédé au raccordement sur le groupe électrogène. Une manipulation qui nécessite des habilitations zone ATEX », précise Cédric Conrad.
Malgré les freins qu’il faut encore lever, l’objectif commun de cette collaboration informelle entre les deux majors est avant tout de tester les solutions bas carbone de demain. « L’important, ce sont les retours d’expérience de tous les utilisateurs pour améliorer les technologies et les services. Un technicien Volvo est passé sur le chantier précisément pour prendre nos remarques. Une démarche très appréciable, qui participe à avancer sur le chemin de la décarbonation », ajoute Alexandre Strappazzon.
Une démarche qui a d’autant plus de sens en Isère où plusieurs stations d’hydrogène sont en cours d’achèvement. « La première ouvrira à Saint-Égrève en septembre, précise Sébastien Maréchal. Nous nous inscrivons donc dans cette logique ». Avant de conclure que, pour l’heure, il n’y pas d’autres chantiers tout électrique prévus. « Nous n’avons ni freins ni obligations. Désormais, nous connaissons la gamme de matériels à notre disposition, à nous de nous en saisir dès que besoin. » 
 

Elodie Cerqueira