L'entreprise Olivier, située à Soorts-Hossegor dans les Landes, a mis à la disposition de l'équipe de Technique-TP une chargeuse compacte Caterpillar 289D3. D'une largeur hors-tout de 1,98 m et d'un poids de 4,85 tonnes, la machine est mue par un moteur de 3,3 litres développant 74 chevaux. Pour les essais, l'engin prêté, qui affichait 40 heures au compteur, était équipé d'un godet standard et de chenilles en caoutchouc de 450 mm.
La conception générale est de facture classique. Le moteur placé en ligne est reculé au maximum pour améliorer la stabilité et l'accès à l'entretien. Ce dernier se révèle assez aisé, l'ensemble des niveaux et filtres étant accessibles. Les principaux radiateurs sont positionnés à plat au-dessus du moteur, à l'exception de celui de climatisation qui est situé sur la porte arrière. Cette version est équipée d'un bras à élévation verticale, avec les tuyaux des fonctions hydrauliques qui passent à l'intérieur, de façon à être bien protégés des chocs éventuels. L'attache rapide hydraulique est compatible avec tous les équipements du marché. La conception du train de chaîne est optimisée : la roue folle avant prend la chenille de part et d'autre des maillons, ce qui permet une excellente reprise des efforts. En revanche, les tuyaux d'alimentation des moteurs hydrauliques sont, eux, peu protégés.
L'accès à la cabine se fait classiquement, à travers une porte ouvrant vers l'avant. Cette solution est certes simple, mais elle ne permet pas au chauffeur de descendre autrement que lorsque le bras est complètement abaissé. On aurait préféré une face avant se rangeant sous le toit et laissant la possibilité de travailler pare-brise ouvert et de descendre quand les bras sont légèrement levés. L'aménagement de la cabine est bien fait, simple et intuitif. On retrouve les traditionnels leviers en croix avec les commandes aux normes ISO : translation à gauche et godet à droite. L'accélération moteur se fait via un potentiomètre ou une pédale au pied droit. Un système automatique en fonction de la charge moteur aurait été préférable. La visibilité sur l'avant et le godet est excellente, sur les côtés elle est correcte, mais elle est carrément mauvaise sur l'arrière. Heureusement, une caméra est intégrée au capot, avec un automatisme sur l'écran du tableau de bord : quand on recule, la vue arrière s'affiche. A noter : la climatisation s'avère très efficace.
Au travail, le confort procuré par l'antitangage et le châssis à montage élastique est appréciable. L'ensemble est vraiment bien suspendu, même en travail rapide. Cette 289D3 est équipée de la version "bi-vitesses" permettant des accélérations jusqu'à 13 km/h bien pratiques pour les déplacements sur chantier ou les transferts de matériaux. L'hydraulique de l'engin réagit bien, elle est à la fois sensible et puissante, surtout au cavage dans les phases de terrassement. La régulation moteur/hydraulique fonctionne bien, nous n'avons jamais pu caler le moteur lors de travaux pourtant difficiles. La puissance moteur est correcte pour 80% des applications, mais en montagne ou pour du pur terrassement extrême, le modèle au-dessus avec ses 100 chevaux est sûrement une meilleure option. La stabilité est par ailleurs bluffante, l'engin n'est jamais en perdition, même dans les pentes importantes. Il passe bien sa puissance au sol et n'est pas fatigant à piloter. Globalement, cette chargeuse compacte se démarque donc par son confort et ses belles capacités de travail.
Hervé Prenat (Technique-TP)