Arnault Peugniez (Charier) : « Anticiper au maximum les commandes pour être livré en 2022 »

| Interview |

Face à la tension sur les approvisionnements ralentissant les lignes de production, le directeur matériel et achats du groupe confie avoir dû opérer certains ajustements stratégiques. 

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Arnault Peugniez, directeur matériel et achats de Charier. Crédit : Charier.

Crise du Covid-19, tensions sur l’approvisionnement, retards de livraisons… ces problématiques vous poussent-elles à revisiter votre politique d’achat de matériels ?

 

Arnault Peugniez : Avec un chiffre d’affaires stable en 2020 (278 millions d’euros, NDLR), nous n’avons pas été poussés à modifier notre politique d’investissements matériels en 2021. La méthode habituelle s’est appliquée, à savoir la réalisation d’analyses comparatives entre plusieurs machines de constructeurs premium parmi lesquels Caterpillar, Volvo, Liebherr et Komatsu. Chaque fois, nous regardons plus particulièrement le coût total de possession, les consommations, la qualité du SAV et la valeur de revente de l’engin. Nous ne comptons pas changer cette façon de faire en 2022. Néanmoins, nous devons considérer les problèmes d’approvisionnements qui impactent le rythme de production et induisent des retards de livraisons. Cela suppose d’anticiper au maximum nos commandes afin de s’assurer d’être livrés l’an prochain. En temps normal, le budget d’investissement que nous proposons en octobre est validé par notre direction générale en mars de l’année suivante, ce qui signifie que les premières commandes sont généralement passées en avril. Cette fois-ci, elles le seront dès la fin de cette année.

Quel sera votre niveau d’investissements en 2022 ?

Arnault Peugniez : Au niveau de nos Capex, sur un budget total d’environ 20millions d’euros, nous prévoyons d’allouer 9 à 10millions d’euros pour l’investissement de matériels de TP [hors installations fixes, centrales d’enrobés et poids lourds, NDLR], avec l’acquisition d’une trentaine d’unités : pelles, bulls et chargeuses principalement. Nous allons également reconditionner trois machines en remplaçant leur châssis, leur chaîne cinématique, leur circuit électrique, etc. C’est une opération qui coûte moitié moins cher qu’un achat neuf et nous permet d’optimiser la durée de vie de certains engins. Par ailleurs, nous avons cette année racheté deux entreprises spécialisées dans les espaces verts : Pépinières Environnement Services et Effivert. Deux sociétés au sein desquelles le remplacement de certains matériels vieillissants s’impose.

La transition énergétique influe-t-elle sur vos choix ?

Arnault Peugniez : Dès que les premières pelles hybrides Komatsu sont sorties, nous en avons acquis plusieurs unités, car nous souhaitons investir dans des matériels aux consommations plus avantageuses. D’ailleurs, nous constatons à présent que parmi les nouvelles générations d’excavatrices hydrauliques, certaines, comme la gamme NextGen de Caterpillar, ont des niveaux de consommations très intéressants. D’autre part, nous sommes en pleine réflexion à propos des biocarburants HVO et XTL, deux solutions intéressantes sur le plan environnemental, mais qui présentent tout de même un léger surcoût de 15 à 16 centimes le litre. Et, avec une consommation de 13 000 m3 de GNR par an, ce n’est pas anecdotique pour nous. Nous ne prévoyons donc pas une grosse migration de notre parc vers ces biocarburants, mais nous envisageons éventuellement d’approvisionner une agence pour expérimenter l’an prochain.

 

Retrouvez l'intégralité de cette interview dans le Moniteur Matériels du 26 novembre 2021.

Charlotte Divet