les dernières occasions Chantier
Sandvik A MACHOIRE QJ241 Concasseurs, broyeurs
Année : 2016 Nb d'heures : 4200
Krupp A PERCUSSION 150X2220 Concasseurs, broyeurs
Année : 1995 Nb d'heures : 8300
KOMPTECH CRAMBO 3400 Concasseurs, broyeurs
Année : 2009 Nb d'heures : 9500
En 2026, date prévisionnelle de la fin des travaux, le viaduc de la future ligne 18 passera à 30 m au-dessus de la RN 118, rappelant de façon spectaculaire que le nouveau métro prévu dans le cadre du Grand Paris Express offrira une alternative à la voiture pour rejoindre le stratégique plateau de Saclay (91). Le viaduc n’est pas le seul chantier visible depuis la route. Plus on s’approche de la plateforme de recyclage de Sodextra, elle-même implantée au bord de la RN 118, plus les chantiers se multiplient. Pelles, chargeuses, semi-remorques et autres grues à tour constellent le paysage. Chaque jour, des milliers de mètres cubes de terres et de roches sont arrachés du sol, les déconstructions de bâtiments battent leur plein. Une partie de ces terres et de ces déchets sont amenés à rejoindre le site de Sodextra. Créée en 1975, l’entreprise familiale est spécialisée dans leur récupération et leur traitement. La plateforme qu’elle exploite couvre 8 hectares et compte 25 salariés.
Il y a trois ans, l’entreprise faisait appel à CDE pour concevoir une nouvelle usine de revalorisation par voie humide des déchets de construction, de démolition et d’excavation. Depuis, elle tourne à plein régime, au rythme moyen de 135 t de matériaux traités par heure. Sacha Bottemanne, directeur général de Sodextra, ne regrette pas cet investissement, même s’il admet que plusieurs années seront nécessaires pour l’amortir. « Nous avions l’habitude de cribler la terre, mais avec nos anciennes installations, nous ne récupérions que 20 % environ des cailloux, qui étaient réutilisés dans notre usine de concassage. Les 80 % restants étaient mis en décharge, alors que nous savions pertinemment qu’il y avait encore beaucoup de bons matériaux à récupérer », explique le dirigeant. La nouvelle installation permet aujourd’hui de revaloriser 70 % des sols inertes entrants pour produire trois sables différents : 0-250 μm (sablon), 0-2 mm et 0-4 mm ; et trois types d’agrégats : 4-10 mm, 10-20 mm et + 20 mm.
Obtenir un sable propre et régulier
Sur les convoyeurs, au bruit des cailloux qui s’entrechoquent en passant au-dessus des tamis s’ajoutent celui des matériels qui vibrent sur plusieurs mètres de long. « L’une des principales difficultés était de concevoir un système capable de sortir un sable de 0-4 mm propre, régulier et contenu dans un spectre le plus étroit et le plus stable possible, afin de répondre aux spécifications béton, car les terres reçues sont de nature très diverse et très hétérogène », précise Thibault Vandecaveye, responsable commercial pour la France, la Belgique et la Suisse de CDE. Ces derniers comptent une unité de débourbage à palette, ainsi que plusieurs systèmes de classification et d’essorage incluant des technologies brevetées de criblage et de séparation par densité CFCU (classificateur hydraulique par contre-flux). Le traitement se fait en trois étapes : une première passe cyclonique et un passage dans des cellules d’attrition ; une deuxième passe cyclonique préalable à l’action d’un classificateur hydraulique CFCU ; et une troisième passe cyclonique de finition, avec deux points de classification choisis à 250 μm et à 2 mm.
Ces technologies, habituellement utilisées dans le traitement des sables industriels – comme le sable siliceux ou de fracturation –, permettent notamment de revaloriser les déchets inertes en ayant recours au minimum d’eau possible, tout en corrigeant le 0-4 mm d’une partie de son 0-2 mm et d’une partie de son 0-250 μm au fur et à mesure du traitement.
Plus de 90 % de l’eau utilisée serait ici recyclée. Ce taux monterait même à 96 % pour le traitement des boues densifiées et résiduelles qui, quant à elles, sont déversées dans un réservoir tampon dans lequel des agitateurs en rotation veillent à ce que la matière ne se dépose pas. Le choix d’un filtre-presse a été préféré à celui des plus traditionnels bassins de décantation, plus coûteux à entretenir et plus encombrants. Les cakes de filtration peuvent notamment être réutilisés comme couche d’étanchéité. À terme, et malgré la présence d’une réserve naturelle située à seulement quelques kilomètres de la plateforme, Sacha Bottemanne se verrait bien ajouter à ses activités le traitement des terres polluées (hydrocarbures, mercure, etc.).
Hakim Bendaoud