À Cuneo, Merlo voit toujours plus haut

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Renforçant ses capacités industrielles au sein de son usine piémontaise, le fabricant italien de machines agricoles et de construction vise une production de 10 000 unités par an.

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À Cuneo, Merlo voit toujours plus haut © Merlo
Le 30 mai, pour célébrer les 40 ans de sa filiale française, la firme familiale Merlo a réuni environ 280 personnes, dont des clients et des vendeurs des 90 concessions françaises, à la ferme du Manet à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines). L’occasion pour le constructeur italien de présenter son ambitieuse feuille de route pour les prochaines années et de rassurer le marché français, à la suite du décès l’an dernier d’Amilcare Merlo, son président fondateur. Aujourd’hui aux manettes de la société avec ses frères et sœurs, Paolo Merlo a ainsi rappelé lors de l’évènement que « leur père avait mis toutes les cartes en place pour permettre la transmission de l’entreprise et qu’ils avaient beaucoup de projets pour l’avenir ». Outre le lancement de nouveaux produits, permis notamment par l’allocation de 8 % de son chiffre d’affaires à la recherche et au développement, l’industriel prévoit de nouveaux investissements au sein de son usine de Cuneo, dans le Piémont. Entre 2018 et 2020, 150 millions d’euros y ont déjà été engagés pour permettre son extension et la modernisation de ses outils industriels vers plus d’automatisation. S’étendant aujourd’hui sur 330 000 m² de bâtiments pour 60 hectares de terrain, le site de production a presque doublé en cinq ans et bénéficiera bientôt de 3 000 m² supplémentaires, actuellement en construction. Mais, Merlo ne compte pas s’arrêter là puisqu’il prévoit d’investir 250 millions d’euros dans les prochaines années. « Nous sommes convaincus que produire en Europe constitue encore une valeur ajoutée. Nous exportons plus de 85 % des machines que nous fabriquons à Cuneo, et nous avons l’objectif d’y produire à terme 10 000 machines par an, contre 7 000 aujourd’hui », a annoncé Paolo Merlo.

Une usine entièrement repensée

Autrement dit, il devra passer de 33 à 45 unités produites par jour. Et pour y parvenir, le constructeur entend tout d’abord optimiser ses flux et ses cadences de production grâce à la création d’un nouveau hangar. Il mise aussi sur l’efficacité de la restructuration de son site, doté notamment de sept centres d’usinage automatisés, d’une ligne de production automatisée pour essieux, d’un centre de stockage de pièces détachées et d’un département technopolymères qui travaille à la conception des matières plastiques de ses composants et à l’amélioration de leurs performances physico-chimiques. En parallèle, pour réduire son empreinte carbone, il a fait installer des panneaux photovoltaïques. Par ailleurs, l’entreprise dispose depuis 2005 de son propre centre de formation et de recherche (CFRM) qui assure la formation continue de ses collaborateurs afin de les faire monter en compétences. Elle a également recruté 32 % de personnes supplémentaires en cinq ans, et compte aujourd’hui 1 626 salariés. Depuis plusieurs années, la firme familiale a avancé étape par étape pour créer son empire industriel. Une stratégie qui, en 2022, l’a conduite à réaliser pour la première fois une part de marché globale de 10,6 %. Une belle illustration du proverbe italien « chi va piano va sano » !
 
 
Merlo France 
 
« En 2022, nos ventes ont progressé de 36 % sur un an »
 

Laurent Ménard, directeur commercial, marketing et après-vente de Merlo France.
« Au niveau global, nous avons augmenté nos ventes de chariots télescopiques de 1 000 unités chaque année et avons ainsi commercialisé, en 2022, 7 004 unités. Nous le savons, ce segment est le plus prisé en France avec 32 000 chariots écoulés depuis les débuts  de Merlo France en 1983. En 2023, nous nous attendons d’ailleurs à en vendre 1 400 sur un total de machines commercialisées, tous segments confondus, de 1 600. Nous sommes confiants car en 2022, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 114 millions d’euros et nos ventes ont progressé de 36 % sur un an. De plus, malgré le contexte économique compliqué, il y a des opportunités dans le marché de la construction non résidentielle, qui se montre stable. Nous espérons que la rénovation énergétique et les aides gouvernementales seront également des vecteurs de croissance. Merlo France a d’ailleurs candidaté auprès de la BPI afin d’obtenir des aides pour ses modèles électriques eWorker et Cingo M600TD-e. Nous pensons d’autre part que nous avons des parts de marché à aller chercher du côté de la location. »

 

Article extrait du Moniteur Matériels n°6253.

Charlotte Divet